Fondée en 1835 |
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Complexe municipal du sablon, 48, rue Saint Bernard, 57000 Metz |
Annette Lexa-Chomard et Christian Pautrot , 2006, Les collections d'histoire naturelle de la Ville de Metz et les explorateurs naturalistes messins du XIXe siècle , Les Cahiers Lorrains, N°3/4, 52- 67.*contact e-mail |
Les auteurs : Le musée de Metz possède des collections d’histoire naturelle fort anciennes et méconnues, fermées au public depuis 1973. Comme dans de nombreuses villes de province, l’aspect patrimonial de ces collections n’est pas encore apprécié à sa juste valeur. Elles constituent pourtant un témoin culturel et historique incontournable et méritent d’être intégrées, au même titre que bien d’autres collections, dans le patrimoine régional. Pour en apprécier la valeur réelle et convaincre de l’utilité de leur préservation et de leur présentation au grand public, il importait de connaître leur histoire et leur véritable nature. L'histoire des collections Au début du XIXe siècle, l'essentiel du recensement naturaliste s'achève. Les grands voyages sont terminés (Bougainville, Humbolt, Nicolas Baudin en Terres Australes... ) ; quelques circumnavigations ont encore lieu telles les expéditions scientifiques de Quoy et Gaimard dans les Mers du Sud, de d'Orbigny en Amérique du Sud (commanditées par le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris), de la Coquille commandés par Duperey ou de l'Uranie par Freycinet. Alors qu'auparavant l'observation naturaliste était une activité réservée aux notables, lettrés, etc. , après la révolution, les municipalités et l'Etat décidèrent de vulgariser les connaissances au moyen de cours publics et de musées d'histoire naturelle ouverts au public. On passa alors d'une période de découvertes et d'exploration à une période d'enrichissement des collections. Le noyau de ces collections se trouvait à l'Ecole Centrale de Metz ( l'actuel Palais de Justice). Instituée par la loi du 5 Brumaire an IV de la République, mais qui disparut à l'institution des lycées en mai 1802. Le 7 fructidor an 12 eut lieu la restitution des collections d’oiseaux, d’insectes et de serpents de l'Ecole Centrale à la Ville de Metz. Cette dernière décida, en 1817, d'engager leur restauration. La collection initiale provenait du cabinet d'histoire naturelle du Prince de Deux-Ponts dont Jean-François Holandre (né en 1753 à Fresnes-en-Woëvre - mort après 1802?), médecin, fut directeur de 1782 à 1793. Elle était aussi constituée de la collection Lucot de Bar-le-Duc et de la collection minéralogique du médecin lorrain Henri Michel de Tennetar, dit du Tennetar (né à Metz-1742-mort en 1800). Ce dernier est connu pour les cours de chimie qu'il dispensa à Metz et Nancy; il laissa également trois ouvrages couvrant les trois règnes, animal, végétal et minéral.
Après la Révolution, la République avait fait déposer les objets du cabinet tenu par Jean-François Holandre à l'Ecole Centrale mais la majeure partie disparut. On retrouva, dans le grenier du Palais de Justice de Metz, quelques objets de ce cabinet réputé dans toute l'Europe, un zèbre empaillé et quelques autres animaux, des poissons et reptiles conservés dans l'esprit de vin, ainsi qu'une défense de narval. Le Ville de Metz nomma Jean-Jacques Holandre (1778, Fresnes-en-Woëvre – 1857, Metz ), conservateur en 1817, fonction qu'il exerça de 1818 jusqu'en 1841. Jean-Jacques HOLANDRE, premier conservateur du Muséum Jean-Jacques Holandre était le neveu de François Holandre ; il fut formé très jeune à l'histoire naturelle par son oncle, alors directeur du Cabinet d'histoire naturelle du Prince de Deux-Ponts, et introduit à Metz alors que ce dernier était médecin à l'hôpital militaire. Il fut avec Victor Simon, l'un des fondateurs de la Société d'histoire naturelle de la Moselle créée en 1835 et fit aussi partie de l'Académie de Metz. La grande galerie de zoologie établie vers 1840
En 1833, la ville de Metz racheta le cabinet de l'ancien maire de Metz, le baron Nicolas Damas Marchant (1767, Pierrepont -1833, Metz). Connu pour ses collections numismatiques et ses livres précieux, il renfermait une collection naturaliste originale par la présence d'oiseaux albinos, dont une partie provenait du cabinet de Deux-Ponts et du cabinet de Dupré de Genest. Dominique Henry Louis Fournel (1813-1846), professeur au Collège royal de Metz, succéda à J.-J. Holandre de 1841 à sa mort. Il constitua à cette époque une collection entomologique avec notamment plusieurs centaines de coléoptères exotiques. Il a également laissé un herbier à la SHNM qui l'enrichit après sa mort (48 cartons dont 14 doubles et 20 cartons dont plusieurs composés de plantes des Vosges, des Pyrénées et d'Algérie, classées d'après le Botanicum Gallicum de Duby). Concernant la botanique, il importe de signaler que deux importants herbiers actuellement détenus à la SHNM se trouvaient auparavant au Jardin de Frescatelly (aujourd'hui Montigny-lès-Metz). Le second est celui de Pascal Monard (1794-1874), membre correspondant de la SHNM dès 1836, avec son frère jumeau Charles (1794-1854) : il contient 1500 espèces réunies dans une trentaine de cartons. Puis ce fut Alfred Malherbe (1804, Ile Maurice - 1865, Metz) qui assura l'administration du muséum (et la présidence de la SHNM) à partir de 1844 et ce jusqu'à sa mort. Ce magistrat, né à l'Ile Maurice d'une famille originaire de Metz, fut nommé au tribunal de Metz en 1832 où il fut juge d'instruction, vice-président du Tribunal, conseiller à la Cour. Très tôt passionné par la nature, il consacrait son temps libre à la botanique, la zoologie et en particulier à l'ornithologie. Il laissa une Monographie des Picidées qui parut en quatre tomes en trois volumes de 1861 à 1863. Cette monographie fut imprimée en 120 exemplaires. Il étudia aussi les oiseaux d'Algérie (dont il décrivit 191 espèces) et de Sicile. Il fut administrateur du Muséum jusqu'en 1863 et rassembla une collection naturaliste très conséquente dont il fit don au Cabinet de la Ville. Une planche de la Monographie des Picidé(e)s de Malherbe publiée entre 1861 et 1863 Quant à Christian Fridrici (1820, Alzing - 1880, Metz), enseignant à l'Ecole supérieure de Metz, il présida à la réorganisation des collections du muséum de Metz ainsi qu'à l'aménagement du nouveau jardin botanique de Frescatelly dont il devint le directeur en 1868. Il mourut asphyxié au gaz dans la maison Monard, siège de la SHNM. Un autre personnage contribua grandement à l'enrichissement des collections du muséum : il s'agit d'Olry Terquem (1797, Metz - 1886, Passy). Ce pharmacien membre de nombreuses sociétés savantes, figura parmi les fondateurs de la Société d'histoire naturelle de la Moselle et fut conservateur de la section de géologie du muséum de Metz dont il assura, pour une part importante et ceci jusqu'en 1870, l'enrichissement et le classement de la partie paléontologique. Il donnait également des cours publics de géologie au musée à qui il laissa des collections de roches et fossiles du département de la Moselle. Pionnier de la paléontologie stratigraphique, il fut le découvreur de l’Hettangien, premier étage international du Jurassique dont il réalisa la paléontologie entre 1847 et 1855. Il participa également au développement de la micropaléontologie française avec ses études sur les foraminifères du Lias lorrain dès 1856. Le muséum détient d'ailleurs une collection de modèles de foraminifères en plâtre, reproduits d'après les collections originales d'Alcide d'Orbigny et de Reuss (Muséum d'Histoire naturelle de Paris). L'annexion allemande frappa de plein fouet la vie scientifique messine, touchée particulièrement par le départ de nombreux membres de la SHNM et de l’Académie. Par voie de conséquence, la vie du muséum d'histoire naturelle de Metz s'en trouva affectée. Heureusement un petit noyau au sein de la SHNM continua à faire vivre l'enrichissement des connaissances en Moselle durant l'annexion : Ernest et Félicien de Saulcy, les Abbés Barbiche, Friren et Kieffer. C'est à cette époque que la SHNM quitta les locaux du muséum de Metz pour s'établir dans une maison déjà citée, léguée par les frères Monard. Rassemblement de rapaces effectué dans la galerie de zoologie vers 1970) La SHNM œuvre depuis 2001 à l’étude des collections avant une hypothétique réouverture.
LES COLLECTIONS Les donateurs François Marie van der Straten Ponthoz (Comte) (1816-1903) épousa la Comtesse de Chérisey en 1840 et donna environ 60 oiseaux du Brésil entre 1850 et 1854. Jean Nicolas Eugène Vesco (1816 Metz-1880, ?), chirurgien de vaisseau sur L'Uranie (campagne de guerre de l'Amiral du Petit Thouars en Océanie, Iles Marquises et Tahiti de 1843 à 1847), donna une trentaine d’oiseaux et des coquilles. Trois membres de la famille de Saulcy se firent remarquer par leurs activités naturalistes. Parmi ceux -ci, Louis Ernest Marie Joseph Caignart de Saulcy (1803, Grenoble - 1888, Metz), fit une carrière d’officier dans la marine après avoir été reçu à l'Ecole polytechnique. Il fit de nombreux voyages de 1825 à 1839 : Brésil et Chili sur la corvette L'Ariège (1825-1826) puis La Meuse, Antilles sur L'Abeille (1827-1829), Sénégal sur L'Hermione (1831-18321), Méditerranée sur L'Algésiras (1835-1838), et enfin Mexique sur la Naïade (1839). Il déposa ses collections naturalistes au musée de Metz à son retour en 1840. A cette date, il se maria et dès lors vécut à Metz : membre de l'Académie de Metz, il fut maire de Plappeville et assura un temps la présidence de la SHNM. Il publia sur la sériciculture dans la région de Metz mais aussi sur l'archéologie égyptienne. Il laissa entre autres des oiseaux du Brésil, Pérou et Martinique. Ernest Caignart de Saulcy, officier de Marine, pourvoyeur du Muséum en espèces exotiques Etienne Pierre Laurent Ferdinand Niepce (1809, Cassel, Duché de Hesse – 1889, Sennecey-le-Grand), commandant de place en Afrique du Nord et en Italie, épousa une messine et donna oiseaux et mammifères méditerranéens, Jacques-Nicolas Hyppolite Brosset (1821, Metz-1889, Toulon) lieutenant de vaisseau, navigua sur La Recherche (1842-1843) en Islande et Terre Neuve puis La Prévoyante (1844) en Islande (missions cartographiques) ainsi qu'en Océanie d'où il ramena oiseaux et coquilles. Mutel, pharmacien à Longwy, partit en 1844 au Brésil et au Chili d'où il ramena environ 10 oiseaux. Schramm, receveur des douanes à la Guadeloupe (1856-58), laissa quelques oiseaux et beaucoup de coquilles, coraux, crustacés, etc. Vaissières et Arnaud, explorateurs, ramenèrent de Nubie (1850) quelques oiseaux et surtout des crustacés et coquilles. Le Capitaine Ledoux transmit à Malherbe de nombreux vertébrés d'Afrique du Nord (1838 puis 1854-1856) ; ce dernier les donna au Muséum en son nom. Wendling, sous-lieutenant d’infanterie de marine, ramena quelques pièces de Nouvelle- Calédonie (avant 1870). Le Commandant Vignotti fit don d'oiseaux et insectes du Mexique (1859). On trouve également plusieurs lots qui furent donnés par le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, notamment une partie de la collection d'oiseaux de Charles de Bonaparte et un don de coquilles d'Alphonse Milne Edwards (1868). Beaucoup d'achats se firent auprès de marchands naturalistes comme la Maison Verreaux : les frères Verreaux, Edouard et Jules, ramenèrent de leurs voyages une immense collection qui alimenta l'entreprise familiale de vente d’objets et de spécimens d’histoire naturelle à Paris. L'ancienneté des collections explique qu'on y rencontre plusieurs espèces disparues, notamment le grand pingouin et le pigeon migateur. Le pigeon migrateur américain, espèce éteinte en 1914 Le musée possède une importante collection géologique (roches, minéraux, fossiles) de provenance parfois difficile à déterminer en raison de la disparition des étiquettes (dons, achats en Allemagne et à Paris, échanges avec d'autres sociétés savantes). Les principaux donateurs en furent Simon, Terquem, Fournel, Joba, Lejeune, Fridrici et Holandre qui, pendant une quarantaine d'années ont constitué une collection régionale de premier ordre. ETAT DES DIVERSES COLLECTIONS Les collections d’invertébrés Le groupe le mieux représenté est sans conteste celui des cnidaires, du fait de la taille et de la puissance d’évocation de ses membres. La grande galerie de zoologie présente dans les vitrines centrales une quantité notable de madrépores, achetés ou ramenés pour la plupart d’entre eux par les navigateurs du milieu du XIXè siècle. Les échinodermes sont également assez abondants, attirant l’attention par leurs formes assez originales dans un monde dominé par la symétrie binaire. Autre avantage évident, le fait qu’ils disposent d’un squelette calcaire. Comme pour les madrépores, la source est exotique et les mers tropicales ont généreusement pourvu les fonctionnaires croisant dans ces « pays chauds », notamment Vesco et Schramm. Cette importante collection est présentée en partie dans les vitrines centrales de la grande galerie de zoologie. Une importante quantité de pièces est également déposée dans des tiroirs de la galerie de la chapelle-bibliothèque. Les coquilles sont originaires de pratiquement toutes les mers : Océan des Grandes Indes, Méditerranée, Amérique, Terre-Neuve, Antilles, Ile Maurice, Brésil, Pérou, Chili , Nouvelle Zélande, Chine, Sénégal. Leur origine géographique amène à quelques remarques : la majeure partie provient de l’Océan Indien, puis du Pacifique et des Antilles, avant l’Atlantique, la Manche et la Méditerranée. Cette répartition originale est probablement due au fait que les Messins du milieu du XIXe ne quittaient guère la région et en tout cas, ne fréquentaient pas les bords de mer, Terquem excepté. Ils étaient en outre attirés par l’exotisme des objets ramenés par les militaires fréquentant les mers lointaines. La collection de crustacés Elle est présentée dans la partie inférieure des vitrines centrales de la grande galerie de zoologie, du côté fenêtres. Comme pour la collection de mollusques, la lumière a malheureusement atténué les couleurs des carapaces et rendu peu lisibles les étiquettes. La collection d’insectes On trouve dans la notice sur le musée d’histoire naturelle de Metz par Holandre 1841 la triste histoire de la collection d’insectes du cabinet du prince des Deux-Ponts, ramenée par les troupes révolutionnaires et entreposée au palais de justice, détruite par des pillards qui en ont récupéré les épingles. Les boîtes rassemblent soit des insectes classés par familles, soit des présentations didactiques d’insectes « nuisibles » avec les stades de leur développement données par un ancien élève des Cours industriels de la ville de Metz en 1870. Une partie importante concerne la faune française mais une part non négligeable présente des insectes exotiques, notamment africains. Les boîtes sont en bon état et n’ont pas été infestées par des entomophages. Par contre, certains insectes ont perdu leur étiquette après avoir été rassemblés à une date récente dans de nouvelles boîtes dans un but apparemment esthétique. Collections de vertébrés Collections de poissons La vitrine au fond à droite de la grande galerie présente la collection de poissons naturalisés de Holandre. Cette collection, ainsi que celle de reptiles, semble ancienne puisque restaurée peu après 1838. Amphibiens Reptiles Collection d’oiseaux Accumulation d'oiseaux exotiques dans la grande vitrine gauche de la réserve Ils proviennent de toutes les régions du monde: Antilles, Amérique du Sud (Guyane, Brésil, Pérou, Chili, Colombie), Océanie (Tahiti), Australie et Nouvelle Zélande, Afrique (Algérie, Sénégal, Nubie, Egypte), Europe, Atlantique Nord (Islande, Terre-Neuve, Spitzberg), Italie. Sur un ensemble d’environ 3000 oiseaux, 2350 sont répertoriés sur un registre manuscrit de 235 pages entières ou partielles, copie probable d’un registre plus ancien effectuée vers 1900. Les dates d’entrée au muséum s’échelonnent entre 1778 et 1904 avec beaucoup de mentions pour 1828. En fait, le nombre 1828 est souvent précédé d’un « a » qui pourrait signifier que les oiseaux étaient présents dans la collection avant 1828 à moins qu’ils n’aient été achetés à cette date. Une part sans doute non négligeable existait probablement à l’époque, notamment en ce qui concerne les oiseaux locaux. Peut-être même certains d’entre eux étaient-ils des rescapés de la collection du cabinet d’histoire naturelle du Prince des Deux-Ponts ramenés à Metz par Jean-François Holandre. Un nombre important provient de la collection du baron Marchant (1767-1833) ; certains sont clairement identifiés dans le registre. La date 1833 figurant sur le registre correspond sans doute à l’achat de la collection par la ville de Metz. Complexité d'une étiquette écrite par Alfred Malherbe D’autres donateurs sont fréquemment cités, notamment Vesco qui navigua dans le Pacifique, Brosset dans les mers australes, le Comte van der Straten von Ponthoz (nombreuses orthographes différentes dans le registre et sur les étiquettes) en 1854. Le Muséum de Paris a fourni un certain nombre d’oiseaux de la collection du Prince Charles Bonaparte, notamment en 1852 et 1859. Une quantité non négligeable d’oiseaux n’est par répertoriée dans le vieux registre des oiseaux du muséum et ne portait pas de numéros avant que Béatrice Petit n’entreprenne à partir de 1990 un recensement général des oiseaux en vue de restauration, à la demande de Monique Sary, alors conservatrice en chef des musées. Mlle Petit a attribué aux oiseaux un nouveau numéro (NN) pour les oiseaux en bon état ou un nouveau numéro (NNR) pour les oiseaux à restaurer. Parmi ceux-ci, un certain nombre ont retrouvé leur ancien numéro de registre grâce à des recoupements effectués par C. Pautrot. Les oiseaux NN et NNR ont donc diverses origines possibles : certains entrés anciennement au muséum et dûment répertoriés dans l’ancien registre avaient perdu leur étiquette ou celle-ci étant devenue difficilement lisible avait été malencontreusement grattée sous le socle. D’autres, heureusement la plus grande partie, semblent être arrivés au muséum après 1918 et n’ont pas été privés d’une éventuelle étiquette de localisation. Ils ne portaient pas de numéro mais seulement une étiquette dactylographiée avec mention des seuls noms français et latin. Il pourrait s’agir de la collection de René Paquet de Hauteroche (pseudonyme Nérée Quépat) réceptionnée en 1927. Leur registre d’entrée n’a pas été porté à notre connaissance. Les lieux de capture de ces oiseaux ne figurent jamais sur l’étiquette, ce qui est un malheureux handicap pour l’ornithologue. D’autres portent sur leur socle, sous l’étiquette dactylographiée, une petite étiquette avec nom français, nom latin, sexe, la lettre M qui signifie probablement « Moselle » ou une autre localisation géographique. Delafosse a évoqué cette collection en 1938 dans le trente-cinquième bulletin de la SHNM. Collection de mammifères Elle est constituée de 230 animaux étiquetés appartenant à 120 espèces La majorité provient logiquement d’Europe avec de nombreux doublons: belettes, écureuils, hérissons, hermines etc. Les animaux des régions côtières des autres continents représentent le plus fort contingent, l’Amérique du Sud étant bien représentée. Seule l’Algérie a fourni des animaux de zones plus continentales. L’Amérique du Nord est étonnamment peu représentée, de même que l’Asie. Plus précisément, la répartition est calquée sur les lieux d’escale des navires le long des voies commerciales et les stations où séjournaient les bâtiments militaires. Collection ostéologique Herbier du Muséum L’herbier de plantes régionales constitué par J. - J. Holandre renferme environ 2500 espèces récoltées vers 1840 classées dans 44 cahiers. Son état de conservation est remarquable. A ces plantes s’ajoutent quelques fruits secs exotiques de grandes dimensions et d’autres dans du liquide conservateur, certains signalés comme faisant partie de la collection Belhomme. La collection de géologie La salle de géologie équipée de vitrines en 1841 Elle a été constituée au milieu du XIXe siècle par les membres de la SHNM après sa création en 1835. Lors des réunions hebdomadaires qui se tenaient dans la salle de géologie du 2e étage du musée à la belle saison ou dans la salle de lecture de la bibliothèque en hiver, les membres apportaient très fréquemment des objets récoltés dans la région lors de sorties également très fréquentes. Les objets étaient destinés à l’accroissement soit du cabinet d’histoire naturelle de la ville, soit de la collection de la société, collection qui a par la suite été léguée à la ville et qui se trouve actuellement déposée en divers endroits au musée : salle de géologie, chapelle-bibliothèque et grenier, sans compter les coquilles fossiles présentées dans les vitrines avec les coquilles actuelles. La salle de géologie est à l'abandon depuis les années 1960, la salle a été réduite et les contenus des meubles démontés gisent entassés au centre de la pièce. Seules 9 vitrines ont été épargnées et montrent des échantillons minéralogiques et paléontologiques de grand intérêt. Conclusion Figment des collections naturalistes du musée de Metz a été considérable durant la plus grande partie du XIXè siècle, du fait de l’activité des membres de la Société d’histoire naturelle de la Moselle. Aux quelques pièces rescapées du cabinet de l’Ecole centrale, lui même héritier de celui du Prince des Deux-Ponts, se sont ajoutées par achat, dons et échanges des dizaines de milliers d’autres pièces, quelques-unes appartenant à des espèces maintenant disparues. La source des entrées, tarie au début de l’annexion fut réactivée dans une certaine mesure sous l’action du Pr. Keune et quelques entrées ont continué à alimenter les collections jusque dans les années 1930. Depuis, les centres d’intérêt tant national que municipal changeant et surtout l’absence de conservateur détaché au Muséum ont tari l’approvisionnement. Le coup de grâce a été porté aux musées d’histoire naturelle français donc également à celui de Metz avec l’avènement de la biologie moléculaire dans les années 1960 et surtout au fait que l'étude de la nature est maintenant considérée comme obsolète en France. L’ancienneté de ces collections, leur homogénéité, leur état de conservation satisfaisant font d’elles des témoins historiques remarquables des préoccupations des sociétés savantes provinciales au XIXe siècle, à une époque où Metz était un centre culturel en plein essor. Ces atouts devraient permettre au Muséum de Metz de revoir le jour sous une autre forme, à l’heure où la perte de biodiversité est de plus en plus préoccupante et où l’intérêt du public pour ce patrimoine croît comme en témoigne la fréquentation de nos anciennes salles quand elles sont ouvertes lors des « nuits des musées ». ARCHIVES CONSULTEES : BIBLIOGRAPHIE : Catalogue de la collection de conchyliologie du musée de Metz, après 1889 :1894?, manuscrit. « Taïti , Combat de Mahahéna, 17 avril 1844 », Annales maritimes, 29e année, 3e série, Partie non officielle, Tome IV, revue coloniale, 1844, p. 445-461. Adolphe BELLEVOYE, « Inventaire des Crustacés du Cabinet d'Histoire Naturelle de la ville de Metz », Bull. Soc. Hist. Nat. Moselle, 12e Cahier , 1870, p. 119-139. Adolphe BELLEVOYE, « Dons faits au cabinet d'Histoire Naturelle de Metz et description des espèces nouvelles qu'ils contiennent », Bull. Soc. Hist. Nat. Moselle, 12e Cahier, 1870, p.105-114. Médecin Général BOLZINGER, « Le destin militaire et médical des frères Monard », Bull. Soc. Hist. Nat. Moselle, 41e Cahier, 1975, p.19-35. Numa BROC , Dictionnaire illustré des explorateurs français du XIXe siècle, Paris, Ed.CTHS. Annette CHOMARD-LEXA, « Olry Terquem (1797-1886), pionnier de la géologie lorraine », Les Cahiers Lorrains, n °4, 2005, p. 276-281. Annette CHOMARD-LEXA, « Olry Terquem (1797-1886) et la naissance de la paléontologie stratigraphique », Bull.Soc.Hist.Nat.Moselle, 50e Cahier, 2005, p. 27-48. René FEUGA, « Wilfrid Delafosse (1892-1976) » , Bull. Soc. Hist. Nat. Moselle, 42e Cahier, 1978, p. 5-24. Elie FLEUR, « Cent ans d'activité scientifique »,Bull. Soc. Hist. Nat. Moselle, 1935, P.1-68. Elie FLEUR, « Contribution à l'Histoire Naturelle dans le Pays Messin », Bull. Soc. Hist. Nat. Moselle, 35e Cahier ,1938, p. 3-22. Christian FRIDRICI, « Catalogue de la collection conchyliologique du musée de la ville de Metz », Bull. Soc. Hist. Nat. Moselle, 13e Cahier , 1874, p. 133-215. Christian FRIDRICI C. , « Pascal Monard », Bull. Soc. Hist. Nat. Moselle, 16e Cahier ,1884, p. 155-162. Roger FRIDRICI, « André Bellard (1890-1969) », Bull. Soc. Hist. Nat. Moselle, 40e Cahier, 1970, p. 23-27. Roger FRIDRICI, « La Société d'Histoire Naturelle du temps de Charles et Pascal Monard », Bull. Soc. Hist. Nat. Moselle, 41e Cahier, 1975, p. 37-54. Jean-François HOLANDRE, Catalogue des oiseaux Qui composent la collection de son altesse sérénissime Monseigneur le Prince Palatin Duc régnant des Deux-Ponts, Deux-Ponts , Sanson & Cie Ed., 1785,165p. Jean-Jacques HOLANDRE , « Notice sur le Musée d'Histoire Naturelle de Metz », Bull. Soc. Hist. Nat. Moselle, 1er Cahier , 1843, p. 25-28. Jean-Jacques HOLANDRE, « Catalogue des lépidoptères ou papillons observées et recueillis aux environs de Metz », Bull. Soc. Hist. Nat. Moselle, 5e Cahier, 1848-1849, p. 51-54. MALHERBE Alfred (), Monographie des picidées, Metz, Imp.J. Verronnais, 4 tomes en 3 vol., 1861-1862 , LXIX + 214 p, 325 p, CXXI p. Alfred MALHERBE, JOBA, TAILLEFERT et MONARD, « Revue des collections composant , en 1857, le Muséum d'Histoire Naturelle de la Ville de Metz », Bull. Soc. Hist. Nat. Moselle, 8e cahier, 1857, p. 211-255. Procès verbaux des séances , Société d'Histoire Naturelle de la Moselle , 1835-1848, Manuscrit. Olry TERQUEM, « Rapport sur les accroissements du Muséum de Metz en 1858 et 1859 », Bull. Soc. Hist. Nat. Moselle , 9e Cahier, 1860, p.1-10.
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